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petite terre

voyages et anecdotes

Quand le train s'ebranle, quand l'acier frémit puis grince, quand les roulements entrent dans un inimitable mouvement, quand on peut dire "enfin on y va...nous sommes parti..." et que ces secondes, ces minutes, de cette lente mise en marche sont celles qui nous rapprochent de notre but alors peu importe si cette séparation dure des heures ou des jours, peu importe si les heures sembleront longues et inconfortables, plus longues et plus nombreuses que prévue. Le sentiment de ne pas avoir fait tant d'effort pour rien, les promesses de nouvelles découvertes, des aventures et des rencontres. 

Le départ c'est la soupape qui s'ouvre et qui évacué le stress de l'attente au guichets, du cheminement sur les quais, le pistage du bon train et tout le timing qu'impose le rail. 

Cette lente accélération, cette mise en train difficile pour ces tonnes d'acier ont une puissance rassurante que rien ne semble pouvoir arrêter. Tout semble aller sur un ajustement parfait, ajustements qui ont chacun un son particulier, on s'habituer ai vite à reconnaître les aiguillages et le métronome des joint âges des rails. Bruits qui deviennent rassurants, bruits dont le moindre dérèglement devient inquiétant, la cadence ralentit, on s'interroge sur la raison, on craint l'arrêt, une gare est plutôt un divertissement mais l'ennui d:un mystérieux arrêt sur les voies ? 

Les bruits particuliers lors des passages de viaducs, l'incomparable ralentissement accompagné d'un léger tangage, l'aspiration d'un sombre tunnel, parfois dans la nuit on devine les paysages, on chemine au ralenti sur un fragile viaduc, ça vibre et grince, on tremble, ces ajustements métalliques soudain fragiles, un pincement d'inquiétude et l'admiration d'un chef d'œuvre si banal. 

Le chemin de fer est présent partout dans le monde, il traverse les montagnes, enjambe les ravins, surplombe les falaises, s'aventure dans les déserts, tranche les forêts, c'est remarquable, ça force l'admiration. 

De nos pays modernes on subit avec une certaine contrariété le moindre retard de nos trains à grande vitesse. Ce qu'on aimerait que ce train accélère encore car on sait qu'il peut le faire. Ces trains rapides ont aplani les reliefs et aligné les courbes et par là même uniformisé les paysages quand on a la vue, car très vite le train va s'enfoncer dans un tunnel où une cavité pour ne pas freiner son élan. Rêverie et contemplation sont abolis des transports modernes, on est assigné à sa place, son seul espoir est de ne pas avoir autour des gens bruyants et affamés où des gosses pleurnichards. On n'y avait pas pensé à priori, mais une porte automatique qui au débat est censée protéger votre tranquillité va au contraire mettre vos nerfs à vif et les incessantes annonces du personnel dont la voix criarde et mécanique va y ajouter une couche.... 

Une mention spéciale toutefois pour le Shinkanssen qui traverse le Japon en silence, ou les "green-cars" spécialement frisent la perfection. Ce pays, décidément, devrait donner l'exemple dans bien des domaines. Le service y est impressionnant et discret, le silence remarquable. Malgré l'incessant passage du personnel, qui salue en entrant comme en sortant à reculons, tout y est discret et feutré. Mais le service se poursuit dans les gares, dans le contrôle, dans l'information.... J'ai été vraiment impressionné par cette organisation. 

Je serai curieux de connaître combien de kilomètres j'ai parcouru en train.... Et combien d'heures et combien de nuits..... 

Tel un train auquel on attaché des wagons un souvenir en appelle un autre et retrace des voyages sur les continents. 

Le premier vrai voyage international fut sans doute quand je suis parti à Istambul... J'avais pourtant choisi l'auto-stop comme moyen de locomotion mais je réalise que, après l'Italie il me serait difficile d'avancer, je me confrontait à un système totalement inconnu, bref je grevai mon budget d'un billet de train pour Zagreb. Je n'avais évidemment aucune idée sur cette ville, ni carte, ni guide, à peine un inconditionnel optimisme. 

Optimisme mis à rude épreuve toutefois quand vint la nuit et une forte pluie.... Je décidai donc de sauter l''arrêt et me rapprocher à la fois du jour suivant et de Belgrade. Et oui c' était la Yougoslavie, ça date un peu ! 

J'avais passé un peu de temps en Italie, et je dois avouer :du bon temps ! J'avais rencontre des gens sympathiques et j'avais profité de leur joyeuse compagnie, jusqu'à revenir sur mes pas, après Venise Vizenca, et je savais que les choses pouvaient être plus compliquées par la suite..... 

Bref le train avançait dans la nuit noire et une pluie battante, j'evitai les galères à Zabreb. Alors un groupe de personnes commença à s'intéresser à moi :"d'où je venais et où j'allais..." il n'était pas difficile de le deviner. 

Zagreb était derrière nous, ça mit leur excitation à leur comble et un contrôleur arriva. Je montrait mon billet et pour couper court à la "conversation" mon passeport. C'était ma technique, ça marchait assez bien, idiot et têtu, je ne comprenais rien et restait très calme. Je gagnais un premier round, le contrôleur disparut. 

Car en parfait idiot j'imaginais que le train allait à Belgrade, il ne pouvait aller que dans la seule ville dont je connaissais le nom ! 

Les passagers s'amusaient beaucoup de la situation, ça mettait de la fantaisie dans le voyage, chacun voulait essayer de me faire comprendre, ils faisaient vraiment bezucoup d'efforts pour communiquer, je n'en faisait aucun pour comprendre ! 

Pourtant je finis par admettre que le train n'allait pas à Belgrade mais je ne sais où dans le nord. Comment aurai-je su ? Le contrôleur se présenta à nouveau. À nouveau je fis mon cinéma. Ça devenait u e affaire d'état! Il était clair qu'ils ne savaient que faire de moi. 

Enfin une dernière fois le contrôleur de présenta, ça a été très vite, je me suis retrouvé sur un quai, en pleine nuit, la pluie avait cessée. L'endroit était vraiment étrange, il ressemblait plus à un arrêt de bus qu'à une gare. Je ne pense pas d`ailleurs que l:arrêt était prévu. Il y avait un petit toit de tôle à moitié emporté et dessous un banc. Je m'"y allongeais pour la fin de la nuit. 

Après je ne sais plus.... Il fallait attendre un bus qui rejoignais Belgrade, finalement les choses n'allaient pas si mal. 

De Belgrade à Sofia à été une formidable aventure, en stop sur les routes cabossées des pays de l'est. 

Je reprenais un billet de train de Sofia à Istambul. 

Il fallait s'adapter aux particularités du système soviétique, particularités souvent liées à l'argent d'ailleurs, mais jamais évidentes pour qui, comme moi, ne s'était jamais intéressé à ce système. 

Le compartiment bien que bondé promettait un voyage agréable, les femmes généreuses, étaient pourvues en victuailles pour tenir un siège et, régulièrement, dans une parfaite bonne humeur, me proposaient  à manger...... 

Bien-sûr en contre-partie il fallait un échange. Avant la frontière je fourra dans mon sac à dos des choses dont je n'aurai jamais eu l'idée d'emporter, je ne me sentais pas du tout inquiété par de telles babioles et c'est avec grand plaisir que je devenais contrebandier ! 

La frontière se passa d'ailleurs de nuit et sans encombre, ma seule surprise fût qu'aussi tôt après mes compagnons sauterent du train et disparurent. 

J'arrivai à Istambul un peu en hors-la- loi. 

 

 

 

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